J'ai des problèmes de mémoire, qu'est-ce qui m'arrive ?

Je constate que ma mémoire a changé, cela me contrarie ou m'inquiète... Ai-je raison de m'inquiéter ? Dois-je consulter ? Que faire ?

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J'ai des problèmes de mémoire, qu'est-ce qui m'arrive ?

J'ai des problèmes de mémoire, qu'est-ce qui m'arrive ?

Il est à noter que nous n'avons pas tous le même fonctionnement cognitif.
Certains d'entre nous sont d'un naturel distrait, d'un tempérament rêveur qui pourra favoriser le manque d'attention. D'autres ont des difficultés d'attention et de concentration qui peuvent s'expliquer par une enfance jonchée d'évènements perturbateurs, ou encore par une pathologie psychique chronique (anxiété, dépression, psychose).
Certains d'entre nous mémorise très facilement, d'autres moins facilement...
Certains d'entre nous mémorise aisément les chiffres, d'autres les visages, d'autres les faits...
Certains d'entre nous ont une mémoire plutôt visuelle, d'autres (un peu plus rares) une mémoire plutôt auditive.
Certains d'entre nous mémorise très bien les évènements du passé, d'autres non...
Toutes ces différences peuvent s'expliquer par la façon dont nous nous sommes construits et par notre type de tempérament. Il est important d'accepter ces différences !

Force est de constater qu'en vieillissant, la plainte mnésique est de plus en plus fréquente...
Nos capacités cognitives se modifient au cours de notre vie, c'est une réalité. Cependant, contrairement à ce que nous croyons très souvent, la mémoire commence à changer très tôt, puisque déjà vers l'âge de 30 ans est constatée une petite baisse de performance qui, heureusement, est bien compensée par les efforts que les obligations que l'on a à cette période de notre vie nous obligent à faire (activité professionnelle, charges familiales...).
Les modifications des facultés cognitives commencent à se remarquer généralement plus tard, à partir de l'âge de 50/60 ans, et les plaintes spontanées commencent à s'exprimer plutôt après l'arrêt de l'activité professionnelle c'est-à-dire au delà de 60 ans.

Regardons de plus près ce qui change et pourquoi cela change :

Des changements physiologiques liés au vieillissement normal existent, qui peuvent nous rendre moins performants sur le plan cognitif : nos capacités de perception s'amenuisent, le champ de notre attention diminue, notre rapidité se réduit...
D'autres facteurs surviennent à cette même période de la vie, qui peuvent avoir des impacts : passage à la retraite, épreuves, pathologies médicales, prise de médicaments, changements d'attitude mentale...

La plainte mnésique conserve cependant toujours une grande part de subjectivité : elle dépend beaucoup de notre exigence personnelle, de notre niveau d'acceptation, de notre confiance en nous, de notre niveau d'anxiété, de notre émotivité... La crainte de la maladie d'Alzheimer - encore plus s'il existe dans notre famille des antécédents - peut, par exemple, nous amener à focaliser sur les défauts de notre mémoire et nous faire perdre nos moyens au moment où on utilise ses fonctions cognitives.

Parlons maintenant du mode de vie et du niveau de stimulations, ils sont très importants puisque la mémoire est une fonction que l’on peut entretenir et développer tout au long de sa vie, ou au contraire laisser s’atrophier en l’utilisant trop peu. La neuroscience l’a montré, plus le cerveau est stimulé, plus il a des chances d’être performant tardivement et même de pouvoir compenser des pathologies cérébrales.  
Sans oublier l'activité physique qui favorisera l'oxygénation du cerveau et améliorera donc son fonctionnement.
Nous avons donc tout à gagner à conserver un mode de vie stimulant, ouvert sur l'extérieur et motivant !

L'hyhiène de vie est bien sûr primordiale pour préserver sa mémoire : limitation ou suppression de la consommation de toxiques (alcool, tabac, drogues) et psychotropes, alimentation équilibrée, bonne qualité du sommeil.

La prise en charge des facteurs de risque cardio-vasculaire est également nécessaire : hypertension artérielle, pathologie cardiaque, diabète, hypercholestérolémie, surpoids...  

Et vous, dans tout ça ?

Vous vous plaignez sans doute de vos fonctions cognitives, et êtes peut-être inquiet...

L’objectif premier d’une consultation mémoire est bien sûr le dépistage précoce de pathologies cérébrales, en particulier la maladie d’Alzheimer, mais aussi d’autres types de pathologie neuroévolutives (démence vasculaire, démence à Corps de Léwy, démence frontale...). C'est ce dépistage précoce qui permettra secondairement une prise en charge de la pathologie (mise en route d’un suivi et d’un projet de soins qui pourra aider à une stabilisation ou à une amélioration), ainsi qu’éventuellement une aide aux proches (aidants familiaux) qui sont toujours désarmés devant les premiers signes de cette pathologie.

L’évaluation de la mémoire effectuée en consultation mémoire peut également permettre, de façon plus fortuite, la mise en évidence de certains dysfonctionnements, comme par exemple une carence vitaminique, un problème thyroïdien, un alcoolisme, le symptôme « trouble de la mémoire » faisant partie du tableau clinique de la pathologie en question.

Mais, rassurez-vous, dans la plupart des cas, l'évaluation des fonctions cognitives ne met pas en évidence de troubles pathologiques. Ses résultats démontrent qu'il s'agit d'oublis qui sont bénins, et parfois accentués par des facteurs cités plus haut (mode de vie insuffisamment stimulant, mauvaise hygiène de vie, état psychologique fragilisé...). Cette consultation permettra donc la plupart du temps de rassurer.
La consultation permettra d'identifier ces éventuels cofacteurs en faisant un état des lieux des points suivants : état psychologique, tempérament, profil de fonctionnement cognitif, état de santé et prises en charge, mode de vie, hygiène de vie...
Elle peut permettre à partir de là de vous donner des conseils de prévention ou de prise en charge qui vous aideront à améliorer vos fonctions cognitives et à être moins gêné.